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Samedi 20 Mai

L'usage du totem dans la représentation du pouvoir politique post-colonial en République démocratique du Congo

François Atubolo-Elika, assistant à l'IFSIC, Kinshasa et Ouarda Achouri, CDSH

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Le champ politique africain post-colonial est structuré autour de diverses stratégies de gestion du pouvoir dont la complexité dépasse de loin les outils épistémologiques jusque-là disponibles pour en expliquer la substance gestative ou configurative. Le pouvoir politique construit le processus de légitimation de son champ opérationnel par le recours à des modalités opératoires de domestication de l’imaginaire populaire et collectif dont le totem occupe une place de choix. Le choix du totem repose sur des motivations destinées à assurer dans l’opinion des gouvernés l’absolue conviction que les caractéristiques de l’animal, divinité inspiratrice de la puissance du pouvoir, sont présentes dans le pouvoir et sont incarnées par le dirigeant à la tête du régime. C’est dire, dans cette optique, que le pouvoir est investi d’une mission, celle-ci ne doit être réalisée que dans le respect des attributs divinatoires incarnés par le totem. Ici, se trouve justifiée la motivation à la base de l’attitude des dirigeants africains à l’égard des opposants.

Mobutu prend le pouvoir dans le contexte de la guerre froide où la démocratie n’est pas une nécessité historique et se dote du léopard comme totem du pouvoir. Le léopard fait peur, mais se caractérise par sa férocité à l’égard de tout ce qui peut l’empêcher de sauter sur sa proie. Chez les N’gbandi, la tribu du Maréchal Mobutu, le léopard est considéré comme l’animal de consensus, c’est-à-dire que l’animal diffuse un sentiment de peur collectif qui contraint les autres animaux à se plier. Cette rationalité de subordination généralisée véhicule l’idée du refus de toute forme d’opposition. Cette réalité quasi-axiomatique dans l’imaginaire de Mobutu le prédispose à se considérer comme le centre de gravitation de l’histoire dont la construction et la déconstruction ne peuvent se faire sans lui. Mais si le léopard fait peur, il a comme opposant le lion. Ainsi, le léopard règne généralement dans une zone où le lion est absent.

Laurent-Désiré Kabila  arrive au pouvoir, suite à un processus de belligérance dont la logique d’actionnement semble se finaliser autour de l’urgence de la reconstruction globale. Il se dote, pour sa part de lion comme totem. Le lion est le roi de tous les animaux. Chez les Luba, tribu d’où est issu le feu Président, le lion est l’incarnation de la puissance de Dieu (…).

Comme on peut le constater, il découle de toutes ces considérations que l’usage de totem n’est pas une simple formalité. Il fait transparaître les dimensions magico-religieuses du pouvoir en Afrique. Il permet aussi de structurer le champ de liberté des gouvernés à l’égard des dirigeants au pouvoir.

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bibliographie

L'Etat au Congo Kinshasa: Pouvoir, Violence et Embourgeoisement, Sciences et Libertés, 2007, 525p.

"Commerce équitable, Développement durable et Mondialisation. Point de vue d’un chercheur du Sud", Colloque international, Montréal, mai 2006, www.crsdd.uqam.ca/

Géopolitique mondiale de l'ennemi et survie de la R. D. Congo, Sciences et Libertés, 2006, Kinshasa, 400p.


Le colloque le pouvoir en images, représenter la puissance politique en Afrique s'est tenu les 19 et 20 mai 2006 au centre Malher à Paris. Il a été organisé par : spacer.gif Camille Lefebvre, M'hamed Oualdi et Estelle Sohier, spacer.gif avec le soutien : menu-droite_09.jpg du CEMAf menu-droite_11.jpg de l'AUF menu-droite_13.jpg de l'école doctorale d'Histoire de Paris1 et du Bonus Qualité Recherche de Paris 1

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